Déjà un mois au Perou...
Après avoir traversé la frontière par San Ignacio, nous nous sommes dirigés vers l'Amazonie par une route dont la dernière ville est Yurimaguas. Ensuite, seuls les bateaux peuvent assurer le trafic sur d'immenses rivières.
A Yurimaguas, nous sommes allés à la mairie pour présenter notre association et notre projet. La personne chargée du tourisme nous a proposé d'aller réaliser notre projet dans une petite communauté, Leoncio Prado, à 3 heures de là. Nous avons accepté avec plaisir.
Le lendemain, une rencontre à été organisée avec un représentant du village de Leoncio Prado, Nemesio. Il nous a accompagné faire des courses car nous n'avions aucune notion de ce dont nous aurions besoin en Amazonie : paires de bottes, moustiquaires, nourriture pour 1 semaine, et du matériel pour le projet : quelques outils, feuilles, crayons, peintures... Par la même occasion, Nemesio nous a fait visité la ville de Yurimaguas. Une journée bien chargée en vue de se préparer pour entrée en terre inconnue...
Le lendemain matin, nous voici parti en compagnie de Nemesio et une petite équipe de la municipalité dont un dentiste. Tout d'abord, nous avons pris un petit bateau pendant plus d'une heure, ensuite une moto taxi, et enfin la barque de Nemesio pendant encore une heure. Pour terminer, il nous restait à parcourir trente minutes de marche pour atteindre le village.
Dans ce petit village de Leoncio Prado, tout est très différent de chez nous...
A Leoncio Prado, pas d'électricité mais des lampes de poche et lampes à pétrole, un générateur à essence pour avoir de l'électricité lors des grandes occasions. Donc, pas de scie électrique mais une scie à main et surtout des machettes avec lesquelles les enfants savent tout faire dès l'âge de 6-7 ans! Pour nous, c'était une autre affaire! En France, on interdit, ou du moins on sécurise l'utilisation d'objets tranchants aux enfants, ici, ce sont les enfants de Leoncio Prado qui nous apprennent à manier des lames souvent plus grandes qu'eux! D'ailleurs, nous avons vite abandonné et laissé aux mains des enfants l'art de "machetter"!
A Leoncio Prado, pas d'eau courante mais des puits et des trous d'eau pour se doucher, faire la lessive, pour aller chercher l'eau, pour boire et faire la cuisine.
A Leoncio Prado, la cuisine se fait au feu de bois.
A Leoncio Prado, pas de supermarché mais on peut acheter à son voisin des citrons, des bananes, une poule, des ananas, de la yuca, du maïs, et bien d'autres choses, ... (tout est produit ici).
A Leoncio Prado des fruits inconnus poussent abondamment grace à une nature généreuse.
A Leoncio Prado, pas de voiture, les enfants circulent librement, vont jouer les uns chez les autres sans demander à leurs parents. Les enfants sont indépendants dés le plus jeune âge.
A Leoncio Prado, une école sans moyen, un seul cahier par enfant pour l'année, pas de matériel, pas de livres, juste des manuels identiques pour tous les enfants du Pérou.
Et le plus rigolo, à Leoncion Prado, pas de toilettes, il faut se trouver un petit coin dans la forêt! Mais gare aux moustiques qui profitent de cette opportunité pour vous dévorer!
Les conditions du projet à Leoncio Prado sont vraiment différentes de celle de la France et même très différentes du projet à Quito.
Les enfants ont école le matin de 8h à 12h du lundi au vendredi, donc l'atelier à lieu les après midi de 14h à 17h. Une petite vingtaine d'enfants sont présents chaque jour sur une quarantaine possible. Mais beaucoup doivent aider leurs parents à travailler dans les champs, à faire la lessive ou à s'occuper des petits frères et soeurs. Au centre du village tout est trés près mais certains enfants habitent loin dans la forêt à côté des "chacras". Ce sont les champs qui ont remplacé la forêt après avoir été brulée.
Les enfants n'ont pas l'habitude de jouer et ne connaissaient aucun jeu au départ. Il a donc fallu commencer par expliquer ce que voulait dire jouer chacun son tour, comment fonctionnait un quadrillage...
Cela a donc pris un peu plus de temps que prévu et c'est lors de la troisième semaine que les enfants ont vraiment commencé à jouer tout seul.
En revanche, les enfants ont été beaucoup plus rapides et autonomes dans la création des jeux. Ils allaient seuls chercher du bois dans la forêt ou des graines pour faire les pions, pouvaient couper le bois seuls, allaient chercher de l'argile et fabriquaient de magnifiques boites pour les pièces des jeux.
Encore une fois nous avons été faire un tour à l'école pour voir comment travaillaient les élèves et les deux professeurs qui se partagent l'école primaire. Il y aune classe de CP-CE1 et une classe de CE2-CM1-CM2. Puis le directeur nous a demandé si nous pouvions prendre les classes 2 jours, ils avaient des choses à faire en ville. Finalement, nous avons assuré la classe des CP-CE1 pendant une semaine, le directeur est revenu plus tard que prévu.
Nous avons aussi fait un petit documentaire vidéo sur la journée d'Hilda, une fille de 11 ans. Nous essayerons de vous le présenter une fois revenu en France.
Nous sommes très heureux d'avoir vécu cette expérience qui laissera des traces profondes dans nos mémoires.
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Après avoir scié eux mêmes les cubes, les enfants font de multiples constructions. |
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Réalisation d'un bateau avec une gouge qui servira de boîte pour les pions. |
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Kevin joue aux dames avec le maître des CE2, CM1, CM2. |
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Cristian, 5 ans, taille une baguette avec la machette pour taper sur le xylophone . |
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Solène joue aux dames avec Jaiger. |
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Construction géante. |
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Kevin joue au Yoté avec Jaiger. |
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Les enfants sont allés chercher des mangues dans un arbre pour le goûter. |
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Fourmi géante sans la tête, nous les avons mangées grillées, un vrai régal! |
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Atelier musique, les ryhtmes. |
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Nemesio lie des feuilles dans la jungle, tissées, les feuilles serviront à couvrir le toit d'une maison. |
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Construction des jeux. |
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Les enfants testent les xylophones. |
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Plateau en bois, pions en argile. |
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Le patol. |
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Awitlaknnanai, un jeu qui ressemble aux dames. Les pions sont des graines de guaba. |
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Solène s'est occupée des CP, CE1 pendant une semaine. Cristian est très fière de montrer le livre qu'il a écrit. Il devrait être en maternelle mais il n'y a pas d'école maternelle et personne ne peut le garder, il suit donc l'école avec les grands. |
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Dernier jour, les parents viennent jouer avec les enfants. |